Maintenir la chaleur de la tradition : Nancy Bonnetrouge tisse textiles et traditions
"Autrefois, notre peuple ne portait que des vêtements traditionnels et le plus porté était le lapin, tissé à la main de façon traditionnelle, dont on faisait des parkas, des vestes et des doublures pour les mukluks et les moufles. Les vêtements portés à l'époque étaient si chauds que lorsqu'il faisait froid dehors, les enfants pouvaient se contenter de leurs vêtements traditionnels", raconte Nancy Bonnetrouge. Plus tard, une technique de tricotage moderne utilisant des machines a été utilisée pour tisser des vêtements chauds que les gens se déplaçaient de loin pour acheter, la modernisation permettant d'accroître la production.
Mme Bonnetrouge a grandi à Fort Providence, au sein de la Première nation Deh Gah Gotie, et travaille aujourd'hui chez Dene Fur Clouds. L'entreprise a commencé modestement et s'est développée à partir de là, mettant en valeur les traditions culturelles locales tout en employant des personnes de la région. Lorsqu'elle a commencé à y travailler, au milieu des années 90, l'entreprise était en difficulté et devait interrompre ses activités.
En 2000, elle travaillait à plein temps en tant que responsable de la production, s'occupant de la coupe, du tricotage, de la finition, du filage et du blocage. Elle est ensuite devenue superviseuse, guidant le reste du personnel, remplissant les commandes et jouant le rôle de directrice. Leur petite boutique est maintenant en ligne et les gens peuvent acheter des manteaux douillets et d'autres articles de Dene Fur Clouds depuis le confort de leur maison.
Si la production s'est modernisée, la création de ces produits légendaires comporte encore des aspects très manuels. "C'est assez simple, mais le travail est aussi très fastidieux. Il y a beaucoup de couture à la main, si vous voulez commencer un produit, vous devez coudre la fourrure à la main et apprendre à lire un patron", raconte-t-elle. Les moufles, les bonnets, les écharpes et les couvre-chefs sont fabriqués à l'aide de patrons sur des machines à tricoter manuelles qui sont de plus en plus difficiles à trouver.
Comme les pièces sont rares et que les fabricants ne produisent plus les machines, ils doivent être très prudents quant aux personnes autorisées à les utiliser et ne confier les machines qu'à des personnes très désireuses d'apprendre. Bonnetrouge a appris à coudre toute seule à l'âge de onze ans en regardant le travail des autres. Elle a toujours voulu faire de son mieux et faire en sorte que les personnes qui recevaient les objets qu'elle avait confectionnés aient ce qu'il y avait de mieux. Elle s'est donc inscrite dans un institut culturel pour apprendre auprès d'aînés experts dans la création d'objets traditionnels de haute qualité.
Elle souhaite encourager les jeunes qui doivent quitter leur communauté pour faire des études. "C'est le sacrifice que l'étudiant doit faire s'il veut avoir une vie de qualité à l'avenir. L'éducation est très importante. C'est ce que j'ai inculqué à mes propres enfants. J'ai essayé de faire en sorte qu'ils ne manquent jamais l'école et lorsqu'ils s'éloignaient de moi pour poursuivre leurs études, c'était difficile mais cela me rendait fière que mes enfants poursuivent leurs propres objectifs. Je n'ai pas à m'inquiéter pour eux à l'avenir. Ils peuvent prendre soin d'eux-mêmes", déclare-t-elle.
Bonnetrouge a des raisons personnelles d'encourager les jeunes à poursuivre leurs rêves, où qu'ils les mènent. "Je n'ai jamais eu l'occasion de terminer mes études. Je ne suis allée que jusqu'à la neuvième année", explique-t-elle, se souvenant qu'elle a dû commencer à travailler très jeune pour nourrir ses frères et sœurs et assumer son rôle de parent à l'adolescence. Elle a travaillé pour s'assurer qu'ils n'allaient pas à l'école le ventre vide et elle voulait quelque chose de différent pour ses propres enfants.
"Lorsque j'ai eu ma propre famille, je me suis assurée que l'éducation était une priorité et qu'il y aurait toujours de la nourriture sur la table. Je gagnais beaucoup d'argent en faisant de la couture, alors je n'ai jamais eu à me soucier de la nourriture ou de quoi que ce soit dont les enfants avaient besoin. Parents, si vous regardez cette émission, encouragez vraiment vos enfants à être ce qu'ils sont et à essayer de garder leurs traditions et leurs cultures vivantes, tout en poursuivant leurs études dans l'enseignement supérieur", dit-elle.
Pour équilibrer sa santé mentale et son bien-être, elle fait confiance à son pouvoir supérieur et s'efforce de rester positive. Son identité dénée l'inspire et elle est fière de pratiquer son artisanat traditionnel, tout en sachant que leurs vêtements traditionnels disparaissent peu à peu. "Tout ce que je veux dans la vie, c'est que les choses ne meurent pas et qu'elles se perpétuent dans ce monde moderne", dit-elle.
Autrefois, son peuple ne portait que des vêtements traditionnels. Aujourd'hui, Nancy Bonnetrouge contribue à préserver la chaleur de la tradition. En gardant sa communauté vêtue de ses coutumes, elle tisse la sagesse du passé avec des machines plus modernes, diffusant les enseignements traditionnels par le biais des textiles. En enveloppant ses clients dans la beauté de sa culture, elle est fière de savoir que leurs coutumes ne seront pas oubliées.
Merci à Alison Tedford Seaweed pour la rédaction de cet article.
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