Soutien aux étudiants dans le Nord : Isabelle Chapadeau soutient les jeunes de Pangnirtung
"Il y a tant à apprendre de la terre", déclare Isabelle Chapadeau, qui vit à Pangnirtung, au Nunavut. La famille de sa mère est originaire du Nunavut et celle de son père du Québec, où elle a également grandi jusqu'en 2017, date à laquelle elle a déménagé à Iqaluit. Comme elle n'a pas vraiment grandi dans la culture inuite, l'apprentissage de celle-ci est l'un de ses passe-temps. Elle apprend à coudre des parkas et à cuisiner des viandes qu'elle n'a jamais goûtées auparavant. Elle apprend également à chasser et à pêcher. Elle acquiert de nouvelles compétences et, bien qu'elle soit dure avec elle-même, elle a beaucoup appris au cours des deux années qui se sont écoulées depuis qu'elle a emménagé dans sa communauté.
Elle a la chance d'avoir autour d'elle des mentors qui ont du talent et des connaissances à partager avec elle, ainsi qu'un grand nombre de personnes amicales et accueillantes là où elle vit. De nombreux artistes sont désireux de partager leurs compétences avec les nouveaux arrivants. Les jeunes et les anciens l'aident à en apprendre davantage sur la culture inuite.
En ce qui concerne sa vie professionnelle, Mme Chapadeau est assistante de soutien aux élèves à l'école secondaire. Elle adore travailler avec les jeunes. Elle trouve ce travail très stimulant. Elle travaille également en ligne, notamment dans le cadre de discussions sur la justice sociale avec des autochtones et des non-autochtones. En travaillant avec les jeunes, elle garde toujours à l'esprit leur point de vue. Elle envisage de devenir enseignante un jour.
Pendant son temps libre, Mme Chapadeau fabrique des boucles d'oreilles pour le plaisir. En tant que mère de deux enfants, elle n'a pas beaucoup de temps pour elle, mais lorsqu'ils vont se coucher, elle passe du temps à faire de l'art pour la vente de Noël qu'ils organisent localement. Elle essaie de ne pas se surpasser, car elle ne veut pas que son travail devienne trop pénible et ne soit plus agréable. Elle aime acquérir de nouvelles compétences et être créative, c'est pourquoi elle ne se contente pas de fabriquer des boucles d'oreilles. Parfois, elle réalise des tentures murales ou de l'art numérique. Elle enseigne le perlage aux jeunes tout en apprenant à travailler la peau de phoque.
À un moment donné, Mme Chapadeau a déménagé à Ottawa pour fréquenter le Nunavut Sivuniksavut, une école où les Inuits apprennent à connaître leur culture et leur histoire. Le conseil qu'elle donne aux jeunes autochtones qui déménagent pour poursuivre leurs études est le suivant : "Allez-y si vous le voulez, même si cela vous fait peur". Son expérience du déménagement a été positive, car elle a rencontré de nombreuses personnes formidables avec lesquelles elle est toujours en contact. Elle a également beaucoup appris d'eux.
Elle conseille de trouver sa communauté, des gens comme soi, mais aussi de s'ouvrir à d'autres cultures. Elle a constaté qu'elle était beaucoup moins timide après avoir déménagé. Elle recommande de trouver un endroit sûr pour vivre et de vivre près de personnes qui peuvent aider. Le retour peut être difficile du point de vue du logement, mais elle estime que cela ne devrait pas empêcher quelqu'un de voir le monde et d'apprendre des autres.
En ce qui concerne les obstacles, Mme Chapadeau a eu du mal à trouver un logement et à assurer sa sécurité alimentaire, comme beaucoup d'habitants du Nord. Elle a également du mal à se procurer des fournitures artistiques, mais elle commande en ligne ou se fait envoyer des articles par avion. Elle a travaillé dur pour établir des contacts afin de pouvoir déménager si elle ne se sent pas en sécurité quelque part. Lorsque le temps est brumeux, il peut être difficile pour les vols transportant de la nourriture d'atterrir et ils ont dû apprendre à être patients. Des événements tels que les grèves des postes peuvent avoir un impact important sur leur communauté et ils doivent simplement attendre.
En ce qui concerne sa santé mentale, Mme Chapadeau est émotive et sensible. Elle absorbe les sentiments des autres et doit donc sortir de la maison si elle y est restée plus de deux jours, même si ce n'est que pour se promener. Aller sur le terrain l'aide à se ressourcer. Faire du bateau ou pêcher fait une grande différence pour son bien-être. Parler à ses amis proches l'aide aussi. L'obscurité de l'hiver peut être un défi, mais il y a beaucoup d'activités dans sa communauté qui peuvent être bénéfiques pour sa santé mentale dans les moments difficiles. Dans sa communauté, il y a beaucoup de soutien mutuel et elle ne se sent pas jugée, ce qui est une bonne chose lorsqu'elle traverse une période difficile.
Pour ce qui est de l'inspiration, Mme Chapadeau se tourne vers les membres de sa communauté locale. Elle voit tant de gens qui s'efforcent de soutenir les Inuits dans leur vie quotidienne, qu'il s'agisse de ceux qui travaillent au bureau du hameau, de ceux qui travaillent dans la langue inuktitut, de ceux qui transmettent les nouvelles à CBC, de ceux qui travaillent dans des entreprises inuites ou de ceux qui travaillent à la radio. "Je ne peux même pas en nommer un seul, car ils font partie de ma vie, et je vois les efforts qu'ils font chaque jour pour se réveiller et se rendre à leur travail, ce qui change vraiment beaucoup de choses pour la communauté", dit-elle.
En conclusion, Mme Chapadeau encourage les jeunes à s'impliquer, à discuter avec les autres et à voyager. Elle encourage également les jeunes à aller sur le terrain. "C'est tellement important d'équilibrer les choses en ligne, ça peut vraiment être une petite bulle si on est seulement en ligne. Je suis beaucoup en ligne, sur les médias sociaux, mais j'ai tendance à m'imposer un emploi du temps, à me forcer à ne pas être trop en ligne, et à l'équilibrer en sortant et en me faisant des amis."
Ayant beaucoup à apprendre de la terre et des membres de sa communauté, Isabelle Chapadeau s'immerge dans la culture inuite et partage ce qu'elle sait en échange. Inspirée par sa communauté, elle trouve soutien et encouragement dans les moments difficiles et a appris à surmonter les obstacles liés à la vie dans le Nord. Travaillant comme assistante de soutien aux étudiants, elle envisage un avenir possible en tant qu'enseignante et souhaite élever ses enfants dans une culture dans laquelle elle n'a pas eu l'occasion de grandir.
Merci à Alison Tedford Seaweed pour la rédaction de cet article.
Future Pathways Fireside Chats est un projet du programme Connected North de TakingITGlobal.
Le financement est généreusement fourni par la Fondation RBC dans le cadre du programme Lancement d'un avenir RBC et du programme Soutien à l'apprentissage des étudiants du gouvernement du Canada.