"Cette vision, qui consiste à toujours prendre en compte sept générations, me touche beaucoup, car c'est la véritable définition de la durabilité." James Harper est un homme cri qui fait des vagues dans le domaine des énergies renouvelables, inspiré par ses ancêtres et pensant à la jeunesse de demain.  

Le nom cri de James Harper, Mihskakwan, signifie "nuage rouge" et lui a été donné par sa mère, qui l'a élevé avec ses deux sœurs. Elle a obtenu son diplôme de droit tout en élevant ses enfants, leur inculquant force, discipline et inspiration.

Comme sa mère, Harper a poursuivi des études postsecondaires et a obtenu une licence en génie mécanique à l'Université du Manitoba en 2017. Il prépare actuellement une maîtrise en énergie renouvelable. En étudiant la durabilité, il a pu voyager dans des endroits comme Stockholm, Barcelone et Paris. Sa vision est d'intégrer les énergies renouvelables et les technologies propres dans nos systèmes énergétiques de demain.

Harper est un fier citoyen de la nation crie de Sturgeon Lake, sur le territoire du traité n° 8 ; il est né à Edmonton et a grandi à Winnipeg, qu'il considère aujourd'hui comme sa ville natale. "Toute mon expérience en tant qu'homme cri s'est déroulée en grande partie en milieu urbain. Je n'ai pas nécessairement grandi au sein d'une communauté et je n'ai pas beaucoup appris sur la relation traditionnelle avec la terre" , explique-t-il. Bien qu'il ait été élevé en ville, il note qu'il entretient une relation forte avec sa famille, en particulier avec sa kookum ou grand-mère, qui lui a transmis de nombreux enseignements sur ce que signifie être Niheyaw (Cri).

Tout en relevant les défis de la colonisation intergénérationnelle, M. Harper cherche à renforcer les capacités des communautés autochtones à travers le Canada. Jusqu'à présent, cela s'est traduit par SevenGen, le premier sommet de l'énergie pour les étudiants autochtones, qu'il a conçu et organisé pour plus de 300 étudiants canadiens.

Nous voulions sensibiliser les jeunes à leur force intérieure et leur donner les moyens de croire qu'ils peuvent faire la différence au sein de leur propre communauté et même à plus grande échelle. Tout ce qu'il faut, c'est une personne.

La conférence a réuni des conférenciers spécialisés dans l'énergie, des dirigeants autochtones, des experts en technologies propres et des entrepreneurs, dans le but de faire connaître l'urgence, l'importance et les objectifs des énergies renouvelables et leur impact sur le climat mondial.

Pour Harper, ce qu'il fait est intrinsèquement lié à ce qu'il est en tant qu'autochtone et aux valeurs de sa famille. C'est le point de vue qu'il a apporté aux participants de SevenGen et qu'il apporte au travail tous les jours.

J'ai mieux compris mes racines fondamentales en tant qu'homme cri, mes origines et ce que mes ancêtres voulaient que je fasse ou envisageaient que fassent leurs enfants, et aussi ce qu'ils s'efforçaient de faire, à savoir protéger notre terre pour les enfants de demain.

L'atteinte des objectifs fixés dans l'accord de Paris a du sens pour Harper, explique-t-il : "J'ai grandi avec ces principes cris de soin de la terre et d'amour de nos enfants, ces générations à naître, liés à la crise climatique actuelle dans laquelle nous nous trouvons avec toutes ces initiatives, tous ces rapports et toutes ces conclusions qui exhortent tout le monde à agir maintenant."

Bien qu'il ait reçu une éducation formelle, M. Harper accorde une grande importance à l'éducation informelle, au mentorat et aux relations avec les dirigeants établis et les anciens. Il tire sa sagesse de l'éducation formelle et informelle, mais aussi de la terre : "Autant que possible, je vais sur le terrain, car c'est la meilleure salle de classe. C'est le meilleur professeur.

Il a eu de nombreuses occasions d'apprendre, mais Harper lutte toujours contre le syndrome de l'imposteur, avec le sentiment de ne pas être à sa place et de ne pas être assez intelligent. Il essaie de se concentrer sur ce qu'il apporte à la table, expliquant que "le monde serait bien meilleur si tout le monde était présent et faisait entendre sa voix".

Lorsqu'il pense aux jeunes qui quittent leur pays pour entamer leur propre parcours, il souhaite qu'ils entendent ce conseil : "Respirez, détendez-vous. C'est très accablant et il est tout à fait normal de se sentir accablé et anxieux. Il est tout à fait normal de faire appel à votre système de soutien." Il encourage également les jeunes à rester présents dans l'instant et à rester en contact les uns avec les autres.

La grand-mère de Harper lui a appris que "tant que tu es quelque part sur cette terre, tu es connecté à nous tous". Pour Harper, cela ne se traduit pas seulement par des relations avec les gens, mais aussi avec la terre : "Où que tu sois, tu es lié à la terre."

Il conseille aux jeunes de prendre des risques et d'arrêter de s'inquiéter de l'échec, en laissant de côté les "et si". Il ajoute : "En fin de compte, ce n'est pas du tout un échec. C'est juste un autre tremplin qui vous permettra de devenir un être humain bien équilibré.

Le risque et l'innovation qui en découlent ne lui sont pas étrangers. Il a participé à la construction d'un véhicule expérimental pour se mesurer à d'autres équipes et s'est classé 17e sur 22. Bien qu'ils n'aient pas gagné, lui et son équipe ont vécu une expérience inoubliable, noué des relations durables et acquis des compétences qui seront très importantes dans sa carrière.

Pour maintenir sa santé mentale sur la bonne voie, Harper se lance des défis créatifs, médite, reste actif, s'engage dans un apprentissage autodirigé continu, se connecte avec les gens et trouve la joie, tout cela dans le but d'atteindre un équilibre spirituel, émotionnel, physique et mental.

Tout en se concentrant sur l'avenir des énergies renouvelables, M. Harper s'inspire du passé. Il pense à l'adversité et au sacrifice de ses ancêtres et s'efforce de leur rendre hommage en excellant dans son domaine et en poursuivant ses rêves.

Grâce à la vie qu'il construit en recherchant et en développant les énergies renouvelables, Harper veut un mode de vie où il peut non seulement s'amuser, mais aussi préserver la joie des générations futures en protégeant la terre.

En fin de compte, Harper encourage les gens à être fiers de leurs origines, et il a évoqué son propre parcours à cet égard. "Il m'a fallu partir très, très loin pour réaliser ce qui est vraiment important, à savoir mes origines, mon foyer et la famille qui m'a amené là en premier lieu.

Le travail de James Harper porte sur l'énergie renouvelable de la science, mais en tendant la main et en tissant des liens à travers le Canada, il tire également parti de l'énergie renouvelable de la jeunesse autochtone. La passion et la sensibilisation qui se dégagent de ces interactions apportent un autre type de puissance qui donne de l'espoir pour l'avenir et pour les peuples autochtones du monde entier.

Merci à Alison Tedford Seaweed pour la rédaction de cet article.