Magie multidisciplinaire : Holly Nordlum pratique le tatouage, le graphisme et le cinéma
"Une grande partie de mon travail consiste à mettre en relation les bonnes personnes. Je déteste qu'on refasse la roue, alors qu'elle tourne déjà, vous voyez ce que je veux dire ? Alors je mets les gens en contact et je m'assure que tout le monde est au courant de ce qui se passe", explique Holly Nordlum. Elle vit à Anchorage, en Alaska, depuis trente ans et a grandi à Kotzebue.
Nordlum a quitté Kotzebue lors de sa première année de lycée pour aller dans un pensionnat à Hawaï où elle a joué au basket-ball. Elle a également joué au basket à l'université dans le Minnesota, mais a perdu sa bourse d'études. Après son retour au pays, elle a exercé divers emplois jusqu'à ce qu'elle reprenne ses études à la fin de la vingtaine. À ce moment-là, ses objectifs étaient plus clairs, elle aimait l'école et elle est restée en contact avec ses professeurs et ses camarades de classe.
Au cours des vingt-cinq dernières années, Mme Nordlum a dirigé une société de conception graphique. Elle s'est essayée à la photographie et a découvert que ce n'était pas pour elle, mais le travail cinématographique l'a illuminée. Elle a produit des films sur la prévention du suicide et l'hygiène de vie, et travaille actuellement à un film sur la subsistance.
Mme Nordlum s'emploie également à revitaliser le tatouage inuit. Elle travaille avec des apprentis, créant ainsi une communauté pour les tatoueurs en herbe. "Je crée des relations très étroites. Lorsque vous ouvrez la peau de quelqu'un, cela crée vraiment un lien", explique-t-elle.
L'éducation est un autre domaine qui lui tient à cœur. M. Nordlum donne un cours de sensibilisation culturelle aux nouveaux enseignants, afin qu'ils apprennent l'histoire des indigènes d'Alaska et qu'ils cultivent l'empathie. "J'ai des règles strictes avec eux sur ce qu'ils peuvent apporter à nos communautés. S'ils cherchent à sauver notre peuple ou quoi que ce soit d'autre, je leur dis de retourner dans l'avion, car nous n'avons pas besoin de cela. Nous avons eu des générations de personnes qui ont essayé de nous sauver", dit-elle avec insistance.
Le rythme de ses journées varie, certaines étant rapides et d'autres plus lentes. Le revenu variable qui accompagne le travail indépendant peut être stressant, mais Mme Nordlum considère qu'il s'agit d'un juste échange qui lui permet d'éviter la vie de bureau de neuf à cinq et de jouir de l'autonomie nécessaire pour s'adonner à ses passions. "Je travaille sur des choses qui sont importantes pour moi, des choses qui me tiennent à cœur, la communauté et les gens", explique Mme Nordlum.
Si Mme Nordlum pouvait faire passer un message à sa cadette, ce serait : "On construit la vie que l'on veut. Peu importe les circonstances, peu importe à quoi ressemble votre vie... la situation n'a pas à être la même. Si elle est toxique et qu'elle n'est pas bonne pour vous, vous pouvez prendre votre temps, c'est un jeu long, long, long, mais vous pouvez construire votre vie comme vous le voulez".
Vivant avec ses chiens et ses enfants qui vont et viennent, Mme Nordlum est heureuse, bien que frustrée par le climat politique américain. "Dans la vie de tous les jours, je me lève avant midi, je vais chercher un café et je construis la vie que je voulais", dit-elle. Elle voyage, fait de l'art et sort de temps en temps.
Pour préserver son bien-être, Mme Nordlum s'efforce de bien manger et de faire de l'exercice tous les jours. Le tatouage lui permet d'entrer en contact avec la nouvelle génération, ce qui l'inspire et lui donne de l'espoir lorsqu'elle entend ce qu'ils font pour leurs communautés. Elle trouve de la joie dans la nature instantanée du cinéma et travaille à la création de films drôles. De même, elle trouve de l'humour dans les situations difficiles et émotionnelles, ce qui permet de rire et de pleurer ensemble.
"Je dirais à tous les jeunes qu'il faut rire comme on pleure, que c'est un choix, n'est-ce pas ? Et c'est un choix d'être une personne forte et indépendante, et c'est un choix d'être heureux, et c'est un choix d'être optimiste, et je le choisis tous les jours. Je dirais qu'il faut faire de bons choix... il ne s'agit pas seulement de ne pas faire de mauvaises choses. Il s'agit d'être positif. Il s'agit d'être actif, de bouger son corps et de faire des choses que l'on aime", explique Nordlum avec sagesse.
Holly Nordlum, qui a su tisser des liens avec les bonnes personnes et construire la vie qu'elle souhaitait, partage ses vérités dans le domaine du cinéma et de la formation des nouveaux enseignants. En dirigeant sa société de graphisme et en créant une communauté dans le tatouage, elle a fait de l'art et de la vie un art. En faisant de bons choix et en suivant le rythme de sa journée, elle est un esprit libre qui fait ce qui compte, en suivant son cœur à travers l'Alaska et le monde.
Merci à Alison Tedford Seaweed pour la rédaction de cet article.
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