Karlii Beaulieu

Rejoindre le système : Karlii Beaulieu partage son expérience vécue

"C'est le fait de vivre ma vie dans le système qui m'a motivée", confie Karlii Beaulieu. Elle est originaire de la Première nation de Sandy Bay et vit au Manitoba. Elle est ojibwée et son nom spirituel est White Cloud. Elle a commencé à travailler dans les arts culinaires après avoir obtenu son diplôme, mais elle s'est rendu compte qu'elle ne voulait pas posséder son propre restaurant. Pour elle, il s'agissait d'un endroit où elle pouvait acquérir des connaissances pratiques comme la nutrition. Grâce à la restauration, elle a commencé à rencontrer des députés provinciaux et fédéraux et a été invitée à des galas après avoir raconté son expérience dans le domaine de la protection de l'enfance dans un livre. C'est lors de ces événements qu'elle a rencontré les personnes avec lesquelles elle fait aujourd'hui des affaires. 

Aujourd'hui, Mme Beaulieu souhaite mettre en place une autorité nationale pour l'enfance et la famille, capable de distribuer des fonds aux organismes appropriés. Elle souhaiterait également que l'on mette fin à la ségrégation dans les systèmes. Selon elle, tout cela devrait se dérouler au cours de la prochaine décennie. 

Elle est entrée dans le système très jeune, lorsqu'une assistante sociale n'a pas été en mesure d'aider sa mère à s'engager comme elle en avait besoin après le décès du père de Mme Beaulieu. Dans la région rurale du Manitoba, il y avait peu de ressources disponibles pour l'aider et des préjugés inconscients omniprésents ont fait obstacle. 

En tant qu'enfant dans le système, elle savait que les personnes ayant une expérience vécue comprendraient ce qu'elle traversait et elle veut être l'adulte dont elle a besoin. C'est pour cette raison que les politiques d'embauche de l'organisation où elle travaille exigent une expérience vécue, qu'il s'agisse de la vie en famille d'accueil, de l'adoption par des membres de la famille, de la perte d'un parent ou d'une autre expérience pertinente. "Les jeunes ont besoin de cette expérience vécue, de cette empathie, de cette capacité à se mettre à leur place. La compréhension est ce qui me motive vraiment à suivre cette voie professionnelle", explique-t-elle.

Inspirée par son patron, ancien enfant placé, titulaire d'une maîtrise en travail social, Mme Beaulieu poursuit elle-même des études de licence en travail social. Elle espère ensuite poursuivre des études supérieures en gestion. Voir quelqu'un d'autre qui est passé par le système réussir quelque chose comme ça a été une source de motivation.

Illustration de Shaikara David

Le conseil qu'elle donne aux jeunes autochtones qui veulent poursuivre des études est de "penser à quelque chose qui vous passionne, quelque chose qui vous fait vraiment dire : 'Je ferais ça gratuitement'". Mme Beaulieu passe beaucoup de temps à faire du bénévolat parce qu'elle est passionnée par ce qu'elle fait. "Lorsqu'on poursuit quelque chose, il faut se demander pourquoi on le fait... est-ce que je le ferais gratuitement demain ? 

Pensez à quelque chose qui vous passionne, à quelque chose qui vous fait dire : "Je ferais ça gratuitement".

Le plus grand obstacle que Mme Beaulieu a rencontré sur son chemin, c'est elle-même. Elle lutte contre la dysphorie de genre, qui s'intensifie avec la dépression saisonnière. Le fait de se comprendre en suivant un cours universitaire dans le cadre de son programme de certificat de pratique en soins aux enfants et aux adolescents a considérablement accru sa conscience de soi. L'objectif était de s'assurer qu'elle ne projette pas ses propres traumatismes sur les enfants dont elle s'occupe. 

La transformation qui a découlé de cette prise de conscience a été prononcée. "J'ai brûlé des ponts. J'y voyais un intérêt, mais maintenant je me dis que certains ponts peuvent être épargnés et reconstruits plus tard, ou même améliorés plus tard", réfléchit-elle. Ce qui l'a aidée à surmonter les obstacles, c'est de se rappeler que les pensées ne sont pas des faits. 

Si elle pouvait donner un conseil à sa cadette, ce serait sous la forme d'une discussion sur un vêtement qu'elle ne voulait pas porter à cause de l'apparence qu'il aurait sur elle en tant que femme transgenre avant de se faire opérer. Elle a retardé son opération à cause d'histoires effrayantes qu'elle avait entendues. Mme Beaulieu dirait à sa cadette : "Tu ne le fais pour personne d'autre que pour toi-même. Les choses ne peuvent que s'améliorer une fois que c'est arrivé".

C'est sa vie au sein du système qui a motivé Karlii Beaulieu. Aujourd'hui, elle raconte son histoire et aide des jeunes comme elle. Elle a commencé dans la cuisine et maintenant elle prépare des solutions alors qu'elle travaille à l'obtention de son baccalauréat en travail social. Animée par l'empathie et nourrie par l'expérience, elle a tout ce qu'il faut pour réussir et aider les autres à faire de même. 

Merci à Alison Tedford Seaweed pour la rédaction de cet article.

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Pièces maîtresses

  • Carrière
  • Identité
    Premières nations
    ,
    ,
  • Province/Territoire
    Manitoba
  • Date
    8 juillet 2024
  • Établissements postsecondaires
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